Porcelaine sous les ruines

• Auteur: Ada Vivalda
• Éditeur: Olympe
• Année d’édition: 2024
• Genre:  Dystopie, Romantasy
• Description:

Parce qu’elle a accordé trop de vœux aux humains Alba a été bannie sur Terre par les Génies. Après une longue errance à travers les siècles, elle a enfin trouvé un refuge et une famille sur l’archipel paisible d’Hibernia. Les habitants de ce qui fut jadis l’Irlande voient désormais en elle Ladv Whitmore, la Dame aux yeux sombres, gardienne de ces derniers morceaux de terre verdoyante que la mer grignote chaque jour un peu plus. Mais l’abondance qui règne sur Hibernia commence à susciter la convoitise de Cymru, l’archipel voisin, puissant et surpeuplé. Le Conseil de Cymru envoie alors chez Lady Whitmore un émissaire aussi détestable que séduisant : Lethan Alcor. Tout juste élu conseiller, Lethan a une mission cruciale: percer le secret de la richesse d’Hibernia. Et pour y parvenir, il est prêt à user de ses stratagèmes les plus redoutables contre Alba et ses proches. La cohabitation risque d’être orageuse…

C’est attirée par les bons avis venus de partout et plus qu’intriguée par le résumé qui promettait de parler d’une mythologie peu commune, celle des Génies, que je me suis lancée dans Porcelaine sous les ruines. Et comment dire que je n’ai peut-être pas su apprécier ce roman à la même valeur que beaucoup d’autres lecteurs? Je dois avouer que si j’ai eu du mal à arriver au bout de ma lecture, écrire ma chronique est d’autant plus difficile… Cela fait des jours que je planche dessus… Mais attention, le portrait que j’ai de cette lecture n’est pas non plus complétement noir: j’y ai vu également de jolis points positifs!

Et je commencerais par l’univers ultra riche que développe Ada Vivalda! Elle parvient brillamment à y mélanger fantasy et dystopie: j’ai trouvé vraiment original ce retour aux us du passé avec une esthétique très Regency après un cataclysme (la montée des eaux) qui aurait ruiné notre planète. C’est du jamais lu! Surtout que la Terre et ses survivants sont toujours au cœur du problème: c’est intéressant de voir leurs efforts pour continuer à vivre sur leurs îles noyées, narrés avec beaucoup de détails. Nous avons également une belle description d’Hibernia où transparaît tout l’amour de l’auteure pour l’Irlande, sa nature, son mode de vie tranquille (et le thé! Oh oui, le thé!). Pour autant, elle a encore été rechercher l’originalité en n’utilisant pas le folklore irlandais, mais une autre forme de magie. J’ai pourtant regretté ne pas en apprendre plus sur la Terre des Génies si ce n’est qu’elle était divisée en domaines…

Après, je ne sais si c’est la faute de l’archipel peu connu pour son soleil resplendissant ou le thème post-apocalyptique mais j’ai eu l’impression qu’il y avait sur cette histoire un filtre automnal qui teintait tout d’une « langueur monotone ». Et c’est ce qui a peut-être le plus joué sur mon ressenti! Tout était trop lent à mon goût… Et la romance est loin d’être épargnée! On a affaire là à un slowburn ++ – peut-être même un euphémisme! On assiste à un lent processus d’observation entre Alba et Lethan, à un duel pour déterminer qui parviendrait à mieux déstabiliser l’autre. Chacun analyse (presque trop) chaque geste et parole de l’autre, n’abaissant jamais sa propre armure. Mais le enemies-to-lovers qui nous est vendu ne peut finir que d’une seule façon malgré les obstacles (dont leur caractère). Si on sent bien la séduction opérer entre leurs différents moments d’achoppement, à mes yeux, cette tension, faute d’accélérateur, n’a pas produit la petite étincelle d’alchimie…

Il faut dire que les atours de Lethan n’ont pas forcément fonctionné sur moi. Ce monsieur a en fait provoqué chez moi une réaction assez partagée: d’un côté, j’aimais bien son humour, sa décontraction, de l’autre, son côté manipulateur et son manque de loyauté (infidèle selon moi le Lethan!) qu’il ne change à aucun moment m’ont eux crispée. Les révélations sur lui ont tout de même réussi à me surprendre! Heureusement, nous avons pour rattraper le tout Alba! Le partage de la narration entre elle et Lethan au cœur même des chapitres m’a d’ailleurs un peu déstabilisée, provoquant un effet yoyo dans mon affection… On s’attache beaucoup plus à notre héroïne pleine de sagesse (pas froide!) qui démontre un courage à toute épreuve! On vit d’ailleurs avec elle les moments les plus émouvants, lorsqu’on la voit entourée de sa famille mais seule, quand elle nous dévoile ses peurs les plus profondes ou qu’elle subit de lourdes pertes.

Ce sont bon nombre de lectrices enthousiastes qui m’ont donné envie de lire cette romantasy intriguante – que je ne savais pas aussi dystopique. Outre la mention dans le résumé d’une mythologie autour des Génies et de leur magie qui était pour moi des plus originales, je ne savais pas trop à quoi m’attendre en débutant Porcelaine sous les ruines. J’y ai découvert un monde très travaillé même un mode de vie à la Bridgerton à un combat pour la survie sur une planète inondée. Notre courageuse et attachante héroïne Alba, ex-Génie, se bat pour préserver ses belles terres d’Hibernia: à travers ses yeux, on ressent la pensée de son auteure, sublimant le réconfort qu’on peut trouver dans la nouvelle Irlande (face à la monstrueuse Cymru). Mais malgré cette aura de fin du monde, l’histoire ici racontée est comme coincée dans le temps… et se distille comme du thé avec une extrême lenteur… trop lent pour moi en tout cas. Cela touche également la romance qui nous offre le plus douloureux des slowburns que la séduction et les piques ne sont malheureusement pas venues pimenter. Nos héros sont trop occupés à essayer de défaire leur adversaire. Après, mon avis est peut-être aussi dû au fait que contrairement à Alba, je n’ai pas des masses apprécié Lethan, trop manipulateur pour moi… JE sors donc de cette lecture bien mitigée…

* Le courage d’Alba

* L’univers travaillé et original

* L’amour de l’auteure pour ces coutumes